• Contemplatives de St Jean, pour faire la part des choses

    23/12/2013

     

    Plusieurs articles sur la toile ont fait, il y a peu, état de dissensions dans un institut assez récent : les soeurs contemplatives de St Jean. Au cours des années septante, un petit groupe d'étudiants se regroupent autour d'un dominicain, le père Marie-Dominique Philippe, pour lui demander d'être leur accompagnateur spirituel et de les former à la vie religieuse. Plutôt que de les orienter vers des formes de vie religieuses déjà existantes, parce que les premiers concernés ne s'y sentent pas appelés, le dominicain se trouve amené, un peu malgré lui, dit-il, à fonder une nouvelle congrégation, la communauté St Jean.

     

    A l'heure de l'aggiornamento, la congrégation se distingue par son retour aux "vieilles recettes" : port de l'habit, candidats très jeunes, sermons sur l'enfer, etc. Cela fait parfois froncer les sourcils des vieux de la vieille, d'autres ordres et congrégations. Certains scandales vont par la suite, secouer cette nouvelle famille religieuse, mais je ne vais pas m'y attarder.

     

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    Au début des années quatre-vingts, on voit surgir une branche féminine apostolique, qui adopte également  un habit d'un autre âge, puis c'est au tour d'une branche contemplative féminine de voir le jour. Chez les sœurs également, des rumeurs de dysfonctionnements voient le jour et finissent par trouver un écho dans la presse et les mouvements anti-sectes. On parle de négligence en ce qui concerne les santés des sœurs, d'un attachement trop grand au fondateur ou aux fondatrices et de manipulation des consciences.

     

    Le fait est que le vieux dominicain, qui est resté dans son ordre, a du mal à passer le relais. Il faudra que Rome intervienne pour que le nonagénaire laisse le gouvernement de la congrégation au premier prieur général élu. Pour en revenir aux sœurs contemplatives, les choses prennent de telles proportions que l'autorité ecclésiastique décide d'intervenir. 

     

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    Je cite ici wikipedia :

     

    "Sœur Alix, fondatrice et prieure générale depuis 1982, est limogée en juin 2009 par décret du cardinal Philippe Barbarin pris en accord avec le Vatican et remplacée par une autre sœur. Cette décision choque alors de nombreuses sœurs, mais aussi des frères de la communauté estimant que sœur Alix était une supérieure hors pair. La nouvelle prieure générale, sœur Johanna, rencontre alors de grandes difficultés à faire accepter sa nomination. En novembre 2009, le Vatican nomme un premier commissaire pontifical auprès de l'Institut des sœurs contemplatives de Saint-Jean, Monseigneur  Bonfils, lequel démissionne, ne sachant pas comment résoudre ce conflit. Le 11 mars 2011, la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée le remplace par Monseigneur  Brincard, évêque du Puy, lequel est nommé assistant religieux pour les frères de Saint-Jean et les sœurs apostoliques de Saint-Jean et commissaire pontifical pour l'Institut des sœurs contemplatives de Saint-Jean.

     

     

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    Benoît XVI renforce encore l’autorité de Monseigneur Brincard auprès des sœurs contemplatives de Saint-Jean en le faisant nommer le 25 février 2012 par décret de son secrétaire d’État, Monseigneur Bertone, comme son « délégué pontifical », c'est-à-dire qu'il est chargé de gouverner l'Institut des sœurs contemplatives en son nom.

    Après une première tentative en 2010 au Mexique, une centaine de novices et de professes simples fondent une nouvelle association publique de fidèles, dénommée « Sœurs de Saint-Jean et Saint-Dominique », le 29 juin 2012 à Cordoue. Des professes perpétuelles, qui voulaient faire de même, mais qui étaient liées par leurs vœux, n’ont pas eu l’autorisation d’aller fonder ailleurs. Le cardinal Bertone dissout cette association « dissidente » par rescrit le 10 janvier 2013. Les recours présentés par des sœurs contre les décisions de Monseigneur Brincard en février 2012 sont également rejetés le même jour pour manque de fondement juridique."

    Source

    Le journal La Croix fait état d'une véritable désertion des effectifs. Vous verrez, sur la toile, des personnes prendre la défense de la fondatrice et d'autres justifier les mesure prises contre elle. Une chose doit être claire : personne ne sait ce qui se passe derrière les murs d'un couvent si ce n'est ceux qui y vivent. Côtoyer une communauté, aller y voir un membre de sa famille n'est pas une raison suffisante pour pouvoir démêler le vrai du faux. Là où une communauté connaît des dysfonctionnements, elle s'arrange très bien pour que ça ne rien laisser paraître et elle sait comment donner le change face aux personnes de l'extérieur.

     

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    Mais les faits énoncés plus hauts parlent d'eux-mêmes. Quand une supérieure est déposée, cela peut arriver, son rôle est de rentrer dans le rang et d'épauler celle qu'on a nommée à sa place, en encourageant celles qui hésiteraient, à obéir à la nouvelle supérieure, même si elle pense que celle-ci n'est pas la bonne personne. Il en est de même pour les maîtresses des novices. On entre dans une famille religieuse pour suivre le Christ, pas un être humain et le supérieur hiérarchique sur terre, de n'importe quel nonne, c'est le pape. Le fait que les candidates aient identifié le charisme de leur institut à une personne, qu'une dissidence ait émergé au point de vouloir contourner artificiellement les décisions romaines signe tout simplement la réalité des dysfonctionnements.

     

    Le journal La Croix nous informe qu'on a élargi la formation en l'ouvrant à d'autres enseignements que celui des fondateurs, quoi d'étonnant à cela ? Il en va ainsi partout ailleurs. Les bénédictins lisent autre chose que la règle de St Benoît, les cisterciens n'avalent pas que du Bernard de Clairvaux et les carmélites ne se limitent pas à Thérèse d'Avila. En quoi cela toucherait-il au charisme de l'institut ?

     


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