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Chronique de dérives en cascade, épisode 10. Faste et séduction
Comme toujours, l'histoire que vous allez lire est vraie, seuls les noms ont été changés pour préserver la réputation des innocents.
Pour ne pas jeter le discrédit sur un ordre religieux qui a souffert et souffre toujours de la situation, nous l’appellerons ordre de St Ores, un saint qui n'existe pas.
Sr Fausta, soeur orésienne depuis plus de vingt ans, a semé le trouble dans plusieurs couvents de Flandres et s'est fait renvoyé d'un autre en Terre Sainte. Elle échoue dans une communauté près de sa fin, joue de son charme et en devient la supérieure. Elle accueille ses premières novices et impose au couvent un mode de vie déséquilibré. Une relation trouble la lie à l'une d'elle , Alexandra, à qui elle confie prématurément, pas mal de responsabilités. Des novices et une soeur conventuelle préfèrent quitter le monastère et les premières plaintes parviennent aux oreilles des responsables ecclésiastiques.Pourtant deux jeunes filles , Marie-Noëlle et Martine entre dans ce couvent. Elles se trouvent confrontées au caractère manipulateur de leur supérieure et maîtresse des novices. Celle-ci tâche d'acquérir par tous les moyens des fonds pour agrandir le monastère en dépit du bon sens et de la santé de ses soeurs.
Faste et séduction
Comme cela a été expliqué plus haut, des liens très particuliers lient la Mère Fausta à Sœur Alexandra. Elles forment un binôme à la fois fusionnel et conflictuel. D'un côté, elles ne peuvent se passer l'une de l'autre, d'un autre côté, elles passent leur temps à se disputer. Mère Fausta a développé un attachement trouble envers son alter ego et la défend bec et ongles dès qu'un incident survient. Dès qu'une dispute survient, Mère Fausta commence par " Sœur Alexandra a tort de se fâcher, mais toi, tu as tort d'avoir fait ceci ou cela qui l'a provoquée." Malgré cela, Alexandra a du mal à trouver sa place dans la communauté, à cause de son caractère colérique. Même après avoir prononcé ses vœux perpétuels, elle remet régulièrement en doute sa vocation.
A y regarder de plus près, Mère Fausta ne fait rien pour éviter les conflits entre Sœur Alexandra et Sœur Marie-Noëlle. Au contraire, son attitude ne fait que les attiser. Soeur Alexandra, si raide sur des questions futiles doit travailler avec Marie-Noëlle, si fantasque et indépendante. La supérieure manque d'une totale discrétion et va lui raconter des détails très privés sur la jeune novice et sur sa famille. Quand Sœur Alexandra explose, elle ne manque pas de traiter de toute sorte de nom d'oiseaux la parenté de la jeune sœur, ce qui la blesse profondément. Lorsque Bénédicte, déjà quadragénaire s'essaiera à la vie religieuse, son caractère désinvolte provoquera également la furie de sa responsable de travail. Il ne viendrait pas à l'esprit de Mère Fausta de ne pas confier de subalternes à Sœur Alexandra.
Les colères de cette nonne peuvent également se prolonger chez et envers la supérieure. Ce sont des éclats de voix, des cris et des courses poursuites dans les couloirs, tard le soir, quand toutes les sœurs sont couchées. Mère Fausta en viendra même à isoler le plafond de son bureau contre le bruit. Ces sautes d'humeur peuvent prendre un caractère très violent et pas seulement verbalement. Un jour, Sœur Alexandra envoie voler les icônes qu'elle fabrique à travers la pièce, en criant si fort qu'on l'entend de l'autre côté de la rue. Une autre fois, elle va jusqu'à enfermer à clé Mère Fausta dans son bureau et ne vient la délivrer qu'au moment de la messe quand il faut aller communier.
Comme Sœur Alexandra trouve son réconfort spirituel dans la liturgie, Mère Fausta développe celle-ci dans un sens tout aussi démesuré qu'irrationnel. Au début, il ne s'agit que de remplacer quelques hymnes pas très réussies quant au texte et à la musique. On emprunte à un monastère voisin des chants en français sur des mélodies grégoriennes, on s'initie à la polyphonie que compose un dominicain bien connu dans ce domaine . Mais cela ne suffit pas.
Après un petit stage dans un monastère de rite oriental, Mère Fausta et Sœur Alexandra sont prises d'un intérêt soudain pour la liturgie byzantine et en insèrent des éléments dans l'office romain. Alors que les journées sont longues et chargées, qu'il y a plus de travail que de bras, les deux femmes n'hésitent pas à allonger les vigiles des fêtes avec des prières et des chants supplémentaires parce qu'elles les trouvent "priant". D'années en années, les murs du chœur des nonnes se chargent d'icônes véritables, peintes à la main, sur commande. Et tout cela se fait en contradiction avec la tradition et la spiritualité de leur ordre, sans le véritable assentiment de la communauté, puisque le chapitre est mis devant le fait accompli.
Les offices sont priant mais prie-t-on vraiment quand leur longueur démesurée rognent sur le temps de sommeil et quand les répétitions de chant tournent en affrontement larvé ? Lorsqu'il s'agit de s'adonner à la forme de prière favorite de leur ordre, la méditation, les sœurs sont trop fatiguées et piquent du nez.
Mère Fausta a toujours insisté sur la distance que l'on prend avec sa famille quand on entre dans l'ordre. La fréquence des parloirs et des courriers sont réglementés. Les rencontres se font à travers une grille. La clôture est strictement observée sauf ... quand Mère Fausta en a décidé autrement. Et là aussi, la seule règle est sa personne et non un consensus commun. Elle emmène "ses jeunes" travailler à l'hôtellerie pour des travaux de réfection, comme de la peinture, etc. ou bien pour donner un coup de main à Caroline lorsque celle-ci est dépassée par l'entretien des quartiers d'accueil. Cela est bel et bien permis par la règle. Mais la supérieure peut tout aussi bien gronder une jeune sœur qui, dans le cadre de son travail et suivant le même principe, est allée chercher une moustiquaire au même endroit.
Mère Fausta ne cache pas son désaccord envers le long séjour hors clôture qu'a passé Sœur Agnès, l'une des anciennes, pour soigner ses vieux parents, une permission qu'elle avait obtenue avant l'arrivée de la nouvelle supérieure. Quand Sœur Denise, l'un des aînées, doit sortir pour des examens médicaux, elle lui propose d'aller voir sa sœur de sang, qui est dans un hospice et qui ne peut plus se déplacer pour pouvoir la voir au parloir. Mais elle le fait sur un ton tel que la vieille religieuse préfère refuser, de peur de s'attirer des reproches par la suite. Car ce n'est pas son âge qui a jamais empêché Mère Fausta de l'humilier à plusieurs reprises. Lorsque le père de Bénédicte, la postulante quadragénaire, entrée depuis une semaine décède d'un infarctus, elle lui rappelle ce qu'impose la clôture : la postulante ne retournera pas en famille pour enterrer son papa.
Cependant, le jour où la mère de Soeur Alexandra tombe très malade, Mère Fausta n'hésite pas à l'accueillir au monastère, alors que la nonne a six frères et soeurs, pour qu'elle soigne sa vieille maman. Elle la verra donc tous les jours, lui apportera à manger, lui prodiguera des soins, même pendant le carême, privilège que n'ont pas les autres nonnes. Mère Fausta expliquera qu'elle a pris cette décision par charité et parce qu'il y avait des conflits dans la fraterie de la nonne. Pas question non plus d'envoyer les novices en formation dans les sessions pourtant organisées par les associations de contemplatives ou même au sein de l'ordre. Ce serait contraire à la clôture, selon Mère Fausta. En fait, il ne faudrait surtout pas que les jeunes sœurs puissent se rendre compte que quelque chose cloche dans leur communauté en faisant certaines comparaisons. Cependant le jour où une cérémonie d'installation d'un nouvel abbé dans un monastère ami a lieu, Mère Fausta ne décline pas l'invitation. Elle s'y rend avec Sœur Alexandra, comme si ça allait de soi et elle participe au vin d'honneur qui suit. Plus question de clôture, quand il s'agit d'opération de charme.
Tous ces efforts de séduction pour garder Sœur Alexandra dans la communauté , car c'est de cela qu'il s'agit sous couvert de dévotion, ne réussissent pas pour autant. Mal à l'aise dans le rôle qui lui incombe en tant que nonne, Sœur Alexandra fugue, à plusieurs reprises. La première fois, cela ne dure qu'un jour. Elle part un matin et revient le soir. Mère Fausta n'en dit pas un mot, sur le moment, à la communauté. Elle passe des heures à raisonner son alter ego et finit par la convaincre de revenir. Elle raconte à la communauté que Sœur Alexandra est très fatiguée, qu'elle doit se reposer et elle l'envoie quelques jours en retraite. Aux novices, elle déclare que la nonne doit passer une semaine en dehors de la communauté pour refaire ses forces, mais au bout de trois jours, Sœur Alexandra réintègre la vie commune. Elle souffre d'insomnies et use ses forces. Elle est parfois prise de malaises. Peu importe, tant qu'elle ne s'en va pas.
La seconde fois aura plus de répercussion. Un jeudi saint, Sœur Alexandra se dispute avec Soeur Marie-Noëlle et lui lance des mots très blessants. Elle va ensuite trouver Mère Fausta et lui déclare vouloir s'en aller pour de bon. La supérieure lui donne un peu d'argent et la fugitive quitte le couvent, à pied, avec ce qu'elle a sur le dos, sans même prendre le temps de rassembler quelques effets.
A cette époque, Marie-Noëlle et Martine sont à quelques jours de prononcer leurs vœux perpétuels, il y a deux postulantes, Bénédicte et Hélène. De plus, une religieuse du même ordre, venant d'un autre continent, effectue un court séjour dans la communauté, afin de se former. Comment Mère Fausta annonce-t-elle les événements qui viennent de se produire ? ... Elle prend à part ses novices et leur dit que Sœur Alexandra est partie et qu'elle ne sait pas où elle se trouve. Sœur Martine devra, au pied levé, apprendre la troisième voix des chants polyphoniques pour pallier cette absence. Mais elle ne dit rien aux conventuelles. Quand la nonne en stage lui pose la question de savoir où est passé la fugitive, elle répond seulement qu'elle ne le sait pas.
Il faut attendre le mardi de Pâques pour savoir où elle s'est en allée. Elle est allé rejoindre à Paris le père Innocent, ce prêtre missionnaire que Mère Fausta a connu lors de son périple en Terre Sainte et qui vient, de temps à autre, rendre visite à la communauté. Le bon père se met en tête de raisonner à son tour Sœur Alexandra. Elle revient peu avant la profession perpétuelle des deux compagnes de noviciats. Sœur Denise est l'une des rares à avoir eu le courage de poser, en privé, la question de cette disparition. Mère Fausta aura pour réponse qu'il faut l'accueillir comme le fils prodige, mais l'ancienne n'est pas dupe du caractère anormal de la situation. La communauté en tant que telle ne pose pas de question, un comportement tout à fait anormal dans un couvent qui fonctionne sainement. Quelques jours après la fin des festivités de la profession, Sœur Alexandra est à nouveau envoyée en repos, à l'hôtellerie d'un monastère ami.
Sœur Alexandra prendra une troisième fois la décision de partir et, pour être sûre de ne pas être récupérée, elle se rendra directement à l'évêché pour demander sa sécularisation, mais nous lirons la suite de ce dernier sursaut pour s'arracher à l'emprise de la prieure dans un épisode ultérieur, lorsque nous atteindrons l'ambiance de fin de règne.
La nonne avait compris d'elle-même qu'elle n'avait pas sa place dans une communauté, surtout une communauté fermée. Sœur Martine qui mettait toute sa vertu à la supporter et prier pour elle avait remarqué que les crises de colères étaient précédées d'une période de lassitude, où la religieuse avait le regard perdu dans le vague et la voix morne. La jeune sœur pressentait qu'une de ses crises de colère allait éclater, ce qui arrivait à chaque fois. Lorsque le déferlement colérique était passé, Sœur Alexandra ne se souvenait plus des paroles qu'elle avait prononcées dans sa furie. Une visite chez le neurologue aurait pu l'aider car, de toute évidence, ses crises avaient un caractère pathologique. Un ecclésiastique suggérera plus tard une telle solution, mais le tour pris par les événements en décidera autrement.
Malgré son côté obscur, Sœur Alexandra est généralement appréciée par les sœurs âgées. C'est une infirmière dévouée et consciencieuse qui pousse très loin le sens du devoir. Parfois, ses colères envers la supérieure ont un fondement réel ; Mère Fausta a une façon dangereuse de traiter les problèmes de santé. Alors que Martine est encore postulante, Sœur Rosalie, âgée et grabataire, fait une occlusion intestinale. Mère Fausta appelle bien le médecin mais elle refuse de l'envoyer à l'hôpital. La petite vieille ne supporterait pas, d'ailleurs Sœur Rosalie préfère ne pas quitter son cher couvent. D'âpres discussions divisent la supérieure et Sœur Alexandra qui lui répète qu'on ne peut pas laisser la vieille sœur sans rien faire, qu'on ne peut pas la laisser souffrir. Mère Fausta l’interprète à sa sauce : pas question d'euthanasie à quoi Sœur Alexandra rétorque qu'elle n'a jamais voulu dire ça. Mère Fausta fait bien venir des anti-douleurs, assez tardivement, mais Sœur Rosalie décède quatre jours plus tard après avoir souffert.
Un an plus tard, Sœur Marie-Noëlle constate la présence d'un nodule au sein. Affolée et craignant être atteinte d'un cancer, elle en avertit Mère Fausta qui se gausse d'elle : on n'attrape pas le cancer comme ça, déclare la supérieure, forte de son brevet d'infirmière psychiatrique. La jeune sœur est en proie à de vives angoisses et tâche d'en savoir davantage en interrogeant adroitement Sœur Martine, sans lui dire bien sûr qu'il s'agit de son cas personnel. Sœur Martine à qui il ne vient pas à l'idée que sa consœur est la première concernée, explique qu'effectivement, dans un pareil cas, il faut faire des examens de dépistage. Mère Fausta ne trouve rien de mieux que de gronder Sœur Martine pour avoir parler pendant le travail, après que Sœur Marie-Noëlle, forte de ces nouveaux arguments, fut revenue à la charge. Sur ces entrefaites, la novice contracte une grosse bronchite ; quand Sœur Alexandra la prend en charge, elle la met au courant de l'existence du nodule. L'infirmière de la communauté ne fait ni une ni deux et exige que le médecin soit consulté dans les plus brefs délais.
Mère Fausta doit céder, mais elle impose la présence de Sœur Alexandra comme chaperon quand Sœur Marie-Noëlle se fait examiner. La supérieure s'abaisse à des allusions suspicieuses et déplacées quant aux motivations de la jeune recrue. Le médecin enverra la jeune nonne passer des examens approfondis et se faire retirer ce nodule. Celui-ci étant bénin, la supérieure ne manquera pas de se moquer encore une fois des peurs de la novice. Quant à Sœur Martine, elle finit par réaliser, par déduction la nature de l'intervention chirurgicale qu'a subie Sœur Marie-Noëlle, à travers les allusions de Mère Fausta sur la crainte de sa compagne de noviciat. Au lieu de se révolter contre une telle attitude, elle renie son bon sens et trouve, comme toujours, des excuses et des bonnes raisons à sa supérieure et maîtresse des novices. Celle-ci s'emploie, par ailleurs, à faire passer sa consœur pour une hypocondriaque.
La vie de la jeune sœur se trouve une nouvelle fois en danger quelques années plus tard où elle est prise de crampes dans le bas-ventre. Immédiatement, Sœur Alexandra prend les devant et avertit le médecin qui l'envoie aux urgences. Sans son intervention, la jeune nonne serait décédée d'une hémorragie interne à cause des atermoiements de sa supérieure. Il faut procéder d'urgence à l'ablation d'un ovaire. Cela n'empêche pas Mère Fausta de prendre à la légère la convalescence de la jeune sieur. Elle lui refuse la médication topique qui la soulagerait d'une réaction allergique aux endroits intimes sous prétexte de sauvegarder sa chasteté. Et elle ne manque pas de faire des allusions déplacées à chaque fois que celle-ci se rend, pour son suivi post-opératoire, chez la gynécologue. La jeune sœur, de guerre lasse, finira par renoncer à ce suivi pourtant nécessaire.
Lors d'une longue absence de Sœur Alexandra causée par ses doutes sur sa vocation, Mère Fausta se fondant sur sa science infuse impose de son propre chef à Sœur Marie-Noëlle la prise de comprimés de fer en grande quantité, sans prendre la peine de consulter le médecin. Au bout de quelques mois, la jeune sœur souffre de violentes crampes provoquées par l'irritation intestinale. Mais Mère Fausta, au lieu de mettre en doute ses supposées connaissances dans le domaine de la médecine, préfère montrer la nonne du doigt et l'accuser de jouer la comédie.
A plusieurs reprises, Mère Fausta accompagne des sœurs âgées à l’hôpital, quand elle revient, elle ne manque pas de se mettre en valeur auprès de sa communauté, laissant comprendre que les médecins ont tardé à trouver ce qu'elle avait prédit depuis le début des symptômes. Elle ne peut s'empêcher de se présenter de manière détournée comme une personne de sciences et d'expérience dans le domaine médical.
Mère Fausta tient à l'attachement exclusif à sa personne, sous couvert de dévotion, cela s'entend. Elle est celle qui a la grâce d'état puisqu'elle a été choisie par Dieu pour cette mission, voit la situation globale du monastère et décide pour le mieux de chacune. L'attachement d'Alexandra et pour Alexandra prend des proportions préférentielles. Pour elle, on oublie le "nous sommes des pauvres", elle a droit, pour son travail, à du matériel cher et performant. Souvenez-vous du tracteur-tondeuse ... qu'elle n'avait pas demandé. Elle a le droit de se servir de la photocopieuse, d'un ordinateur, d'une imprimante laser. Il est même question de revêtir le nouveau cloître de plaques de marbre, parce que Sœur Alexandra trouve ça beau. Mère Fausta finira par y renoncer.
Quand Sœur Martine et Sœur Marie-Noëlle vont commander leur paire de lunettes chez l'opticien, Mère Fausta leur fait comprendre qu'une monture de plastique est assez bonnes pour elles, alors qu'elle-même et son acolyte ont une monture en métal. Elle leur recommande tout de même la même qualité de verres que les siens. L'opticien explique alors aux jeunes nonnes que les verres progressifs des deux sœurs dirigeantes ont coûté 20 000 BEF le verre (500 €, sans tenir compte de l'inflation ; les faits ont lieu début des années 90)
Sœur Valérie, soumise à un travail physique trop important pour sa santé finit par souffrir du dos. Mère Fausta ne manque pas de lui rappeler que Jésus a expié nos péchés dans son corps. Évidemment, un tel remède n'est guère efficace contre la dorsalgie et celle-ci s'aggrave. Plutôt que de l'envoyer consulter chez un spécialiste, elle a recours à une espèce de guérisseur. Sœur Pauline et sœur Valérie iront donc plusieurs fois dans une ville voisine se faire "soigner" par un charlatan qui utilise des aiguilles et leur brûle le dos avec une flamme.
Mère Fausta peut se montrer jalouse. Sœur Martine a-t-elle regardé de trop près Soeur Alexandra ? Mère Fausta lui fera comprendre que cela ne se fait pas de dévisager les sœurs de cette manière. Elle lui dira que Sœur Alexandra la trouve trop pot-de-colle, trop attentionnée envers elle. Dieu sait ce qu'elle raconte au sujet de la jeune nonne à son bras droit. Car celle-ci, d'abord affable envers elle, se montre de plus en plus froide et distante, vis-à-vis de la jeune nonne qui fait pourtant tout pour ne pas lui déplaire. C'est qu'au fond, Mère Fausta voudrait être la sœur préférée de toutes.
Cette jalousie et ce désir de séduire s'exprime par une foule d'actes manqués. Ses visites impromptues dans la cellule des jeunes sœurs qui surprennent certaines en sous-vêtements et les mettent mal à l'aise. Ses réflexions déplacées sur de prétendues complaisances à des actes purement médicaux et objectivement désagréables. Ses allusions déplacées en matière de sexualité, son manque totale de discrétion quand il s'agit de s'enquérir si ses novices n'ont pas de tentation contre la chasteté. Elle se complait elle-même à s'étendre longuement dans des récits scabreux sous prétexte de dénoncer le mal. Tout en prenant des mines dégoûtées, et en parlant à mots voilés, elle insiste lourdement sur des détails choquants, créant le malaise dans son auditoire.
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épisode 8, épisode 9, épisode 10
Crédits photos : La religieuse de Rivette; Culture pub ; Sister Act ; Photolibre ;La religieuse de Nicloux (Le pacte); Photos personnelles.
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