• Après des notes un peu lourdes, je vais faire une petite pause musicale et priante

     


    Ps 23 Cantique de David.
    L’Eternel est mon berger: je ne manquerai de rien.
    2 Il me fait reposer dans de verts pâturages,
    Il me dirige près des eaux paisibles.


    3 Il restaure mon âme,
    Il me conduit dans les sentiers de la justice,
    A cause de son nom.


    4 Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort,
    Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi:
    Ta houlette et ton bâton me rassurent.


    5 Tu dresses devant moi une table,
    En face de mes adversaires;
    Tu oins d’huile ma tête,
    Et ma coupe déborde.


    6 Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront
    Tous les jours de ma vie,
    Et j’habiterai dans la maison de l’Eternel
    Jusqu’à la fin de mes jours.

     

     

    Reste avec moi. C'est l'heure où le jour baisse ;
    L'ombre grandit ; Seigneur, reste avec moi.
    Quand les autres appuis échouent et que le réconfort me fuit,
    Force du faible, ô Seigneur, reste avec moi.

    Le flot des jours rapidement s'écoule ;
    Les joies de la terre s'obscurcissent, ses gloires disparaissent ;
    Je le vois, tout change et s'écroule autour de moi ;
    O Toi qui ne changes pas, reste avec moi.

    Heure après heure, j'ai besoin de Ta présence :
    Quoi d'autre que Ta grâce peut déjouer le pouvoir du tentateur ?
    Qui donc, comme Toi, peut être mon guide et mon séjour ?
    Dans l'ombre ou la clarté, Seigneur, reste avec moi.

    Je ne crains aucun ennemi, quand Tu es est là pour bénir ;
    Les maux n'ont plus de poids, et les pleurs plus d'amertume.
    Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ?
    Je triomphe toujours, si Tu restes avec moi.

    Montre-moi Ta croix avant que je ne ferme les yeux,
    Brille dans l'obscurité et dirige-moi vers les cieux.
    Le matin du Paradis s'entrouvre, et les ombres vaines de la terre s'enfuient ;
    Dans la vie et la mort, O Seigneur, reste avec moi


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  • Comme toujours, l'histoire que vous allez lire est vraie, seuls les noms ont été changés pour préserver la réputation des innocents.

    Pour ne pas jeter le discrédit sur un ordre religieux qui a souffert et souffre toujours de la situation, nous l'appelerons ordre de St Ores, un saint qui n'existe pas.

    Épisodes précédents : Sr Fausta, soeur orésienne depuis quinze ans a semé le trouble dans plusieurs couvents de Flandres.Apmrès son renvoi d'un couvent en Terre Sainte, elle échoue dans une communauté en mauvaise posture , prête à  fermer et en devient la supérieure après un an. A la suite d'une parole malheureuse de l'évêque du lieu, elle se met en tête d'accueillir des novices.

     

    L'une ou l'autre candidate se présente mais ne reste pas : âge avancé, pas de santé. Mais un jour, une religieuse française s'annonce au parloir. Soeur Pauline est entrée à l'âge de dix-neuf ans dans la congrégation où elle a été pensionnaire durant sa scolarité. Elle enseigne dans un établissement des environs. Depuis quelques temps, elle ressent un manque dans sa vie spirituelle et aspire à une vie de prière plus profonde. Ses supérieures la découragent dans cette voie. Considèrent-elles celle-ci comme une fuite ? Pensent-elles que Sr Pauline pourrait trouver une réponse à ses aspirations en changeant simplement d'affectation au sein de leur institut ?

     

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     Sr Pauline trouve une oreille attentive auprès de Mère Fausta. Et malgré l'avis contraire des supérieures de la religieuse française, elle décide de l'admettre au noviciat du monastère. Bien que Sr Pauline aborde la quarantaine, elle ne se montre pas moins très souple et d'un caractère prompt à s'adapter. Elle déborde de qualités chrétiennes : douce, serviable, patiente, prompte à reconnaître ses erreurs. Peut-être un peu trop d'ailleurs, car son esprit critique tend à fondre comme neige au soleil devant la forte personnalité de Mère Fausta.

     Sr Pauline ne reste pas longtemps seule au noviciat. Une autre personne se présente peu de temps après elle, une femme de la même tranche d'elle avec un parcours professionnel d'infirmière derrière le dos : Alexandra. Celle-ci partage quelques points communs avec Fausta. Elles ont toutes les deux la même langue maternelle. En effet, si elle vit depuis plus de vingt ans en francophonie, Alexandra est flamande et vient, elle aussi, d'une famille nombreuse très traditionnelle. Elle a grandi dans une atmosphère rigoriste et a des opinions assez tranchées. Son caractère ne l'est pas moins. Elle peut se montrer d'une très grande générosité et d'une abnégation certaine, mais elle peut aussi entrer dans des colères monstres pour des futilités.

     Bien qu'elle se soit aperçue de ce handicap de caractère fort gênant dans une vie en communauté, Fausta l'admet tout de même au noviciat, en gageant que la candidate pourra, à force d'effort, arrondir les angles de sa personnalité carrée.

     

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    Fausta se sent proche de ses novices qui ne sont pas beaucoup plus jeunes qu'elle. Elle ne manque pas de les valoriser. Contrairement aux usages, à sa prise d'habit, Sr Pauline reçoit le voile noir des professes et non le blanc des novices. N'a-t-elle pas déjà fait profession dans sa congrégation ? argue Mère Fausta. Quant à Alexandra, elle lui confie dès son entrée des responsabilités importantes, elle devient l'infirmière de la communauté et reprend en mains l'économat alors qu'elle n'est que postulante. 

     Deux autres candidates ne tardent pas à postuler, toutes les deux flamandes : Magada et Ria. Magda est une connaissance de Caroline. Ria a pour père spirituel un père orésien, le père Berthold qui se rend, de temps à autre dans la communauté.

     

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     Ce début des années quatre-vingts marque un tournant pour les sœurs de St Hilaire. Élue supérieure pour un second mandat de trois ans, Mère Fausta profite de l'arrivée des novices pour resserrer la vis et rétablir ce qu'elle considère comme une vie religieuse régulière. Les sœurs qui, jusqu'alors vivotaient en attendant une fermeture qui tardaient à venir, se voient imposer un nouveau rythme, de nouvelles exigences. Des usages anciens qui étaient tombés dans l'oubli refont peu à peu surface.

     

    La supérieure s'est arrogée le titre de maîtresse des novices, puisque, avance-t-elle, aucune des sœurs âgées n'est en mesure d'assumer cette tâche. Et, enfreignant les constitutions des sœurs orésiennes, elle omet de se faire seconder dans cette office par une des anciennes de la communauté.

     

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    La réouverture du noviciat entraîne également une fissure dans la communauté, entre deux groupes : les âgées, les anciennes, celles qui sont là depuis des décennies et les jeunes, les nouvelles, qui deviennent peu à peu étrangères au vieil esprit de la communauté, à son histoire. Le soeurs orésiennes qui avaient échoué dans cette communauté mourante parce qu'on ne voulait plus d'elles ailleurs s’accommodent mal de tous ces changements. Leurs fort caractères se heurtent aux nouvelles prétentions de la supérieure, à son caractère enjôleur, séducteur et manipulateur.

     La tourière laïque, Caroline, voit la personnalité de Mère Fausta, qu'elle croyait connaître, changer au contact d'Alexandra. Il faut dire que ces deux-là font la paire. Elles deviennent rapidement inséparables, même si Alexandra qui se sent phagocytée par sa supérieure tente en vain de rétablir les distances dans des crises de colère mémorable. Une relation d'un caractère trouble et complexe se nouent entre elles deux.

    Crédits photos : Culture pub, The Black Narcisse, photo personnelle.

    Episode 1 , épisode 2épisode 3épisode 4épisode 5


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  • Comme toujours, l'histoire que vous allez lire est vraie, seuls les noms ont été changés pour préserver la réputation des innocents.

     

    Pour ne pas jeter le discrédit sur un ordre religieux qui a souffert et souffre toujours de la situation, nous l’appellerons ordre de St Ores, un saint qui n'existe pas.

     

    Épisodes  1 et 2 : Sr Fausta, soeur orésienne depuis quinze ans a semé le trouble dans plusieurs couvents de Flandres. Elle s'envole pour la Terre Sainte mais la communauté la renvoie au bout de six mois. Elle échoue alors dans une communauté de Wallonie, très pauvre humainement et près de fermer.

     

    Durant tout une année, Sr Fausta partage le quotidien des soeurs de St Hilaire. Elle n'a pas d'emploi particulier, elle donne un coup de main, à gauche et à droite, surtout à la cuisine. Comme la vie a perdu beaucoup de sa régularité, il n'est pas difficile de se faire une place dans une communauté au bord de l'éclatement. 

     


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    Bientôt le mandat de la prieure atteint son terme, le vicaire épiscopal chargé des affaires canoniques à l'évêché réunit les soeurs. Depuis plusieurs années elles ont des supérieures de remplacement. Que vont-elles faire ? Il y a cette "jeune" soeur, venue pour aider, elle n'a pas encore quarante ans. Jusque là, elle donne satisfaction, elle fait son possible, elle se dévoue auprès des aînées. Si les soeurs entérinent le transfert, on pourra l'élire à la tête de la communauté. 

     

    Et c'est ce qui arrive. Le délégué de l'évêché n'a aucune idée du passé de Sr Fausta, des troubles qu'elle a causés ailleurs. La communauté qui l'accueillie non plus, d'ailleurs. Entre le nord et le sud, il y a la barrière de la langue. Au nord, c'est la branche masculine et son provincial qui fait office de liaison entre les communautés de l'ordre. Au sud, cette branche est en voie d'extinction, elle ne s'occupe pas des soeurs qui ont d'avantage de rapports avec l'évêché.

     

    Durant le premier mandat de supérieure, un mandat de trois ans, les choses se passent plutôt bien. Sr Fausta commence à réorganiser peu à peu la vie communautaire qui s'était décomposée. Elle y va progressivement, par petites touches. Elle fait venir un nouveau médecin, fraîchement sorti de la faculté, qui prescrit des traitements plus appropriés. Elle organise des réunions communautaires, propose quelques travaux de rafraîchissements, pour la chapelle. Les religieuses sont encore alertes, même si elles ne sont plus de première  jeunesse. Elles apprécient, pour la plupart, cette redynamisation, le soin que l'on apporte à leur santé...

     

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    Les choses auraient pu bien se passer si Sr Fausta avait gardé en tête qu'elle était là pour permettre à la communauté de finir en beauté. Mais une parole d'encouragement d'un évêque peu au courant d'affaires qu'il  délègue à un de ses vicaires est prise pour ce qu'elle n'est pas par la religieuse. Cela devient un but, une idée fixe, un plan démentiel ... accueillir des novices.

     

     Si les candidates ne se bousculent pas (encore) au portillon, Sr Fausta a déjà accueilli au quartier des hôtes, une femme qu'elle a connue dans l'institut séculier qui l'a hébergée, Caroline. Caroline est neurasthénique, elle a besoin de repos. Sr Fausta lui propose de devenir la portière laïque du monastère. Elle secondera la tourière, Sr Sophie, marquée par le poids des ans. Caroline travaillera au pair, sans véritable rémunération.

     Crédit photos : photo personnelle, CulturePub

    Episode 1 , épisode 2épisode 3épisode 4épisode 5

     

     


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    C'est la question qu'on vient de me poser, il n'y a pas longtemps. Empêcher physiquement quelqu'un de partir relèverait de la séquestration et tomberait sous le coup de la loi.

    Donc non, on ne peut pas empêcher un religieux de s'en aller, s'il veut quitter sa congrégation, son monastère. Mais parfois, il y a des pressions. En général, la personne qui s'en va est en crise et cela peut peser sur l'ambiance de la communauté. Mais certaines personnes bien intentionnées croient qu'on peut résoudre la crise, avec un soutien approprié, des bons conseils, etc.

    Il peut arriver que les supérieurs ne veulent pas voir la vérité en face : un moine sort nuitament rejoindre sa maîtresse, une religieuse perd la foi dans des éléments essentiels du catholicisme, une autre se sert de sa position d'économe pour puiser dans la caisse ... on temporise, on pense que le temps va arranger les choses, ...

    Mais le temps n'arrange rien, il faut se rendre à l'évidence. Dans le meilleur des cas, la communauté ou la congrégation trouve un arrangement avec le ou la sortante. On lui remet un pécule de départ, on s'assure que le sortant à un endroit où aller.

    Dans d'autres cas, il y aura des pressions pour temporiser, montrer les inconvénients qu'entraînera la sortie, on rechignera à aider financièrement le membre sortant, on coupera tout dialogue avec lui, le considérant comme un étranger. Cela peut arriver, mais ce n'est pas la norme. En général, les choses se passent plutôt bien. Les supérieurs finissent par se rendre compte que le départ est la meilleure solution pour tout le monde et surtout qu'il faut respecter le chemin de tout un chacun.

     

    Crédit photos: The nun's story WB, capture d'écran


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    Je n'ai pas été voir ce film quand il est passé dans les salles. Par contre, je ne pouvais pas le manquer quand une chaîne de télévision l'a diffusé. Des hommes et des dieux retrace l'itinéraire intérieur d'une communauté de cisterciens, en Algérie dans les années 90, les moines de Tibhirine. Alors que les meurtres de religieux et d'étrangers ainsi que les attentats se multiplient, la question de la sécurité de ces moines se pose de façon accrue: faut-il partir ou rester ?

     

    L'histoire se base sur des faits réels et le réalisateur a voulu tourner ce film à la manière d'un documentaire. Le défi a été relevé et avec brio. Le long métrage a d'ailleurs été gratifié de plusieurs récompenses : Grand prix du festival de Cannes, César du meilleur film, etc.


    Ce qui m'a scotché, d'emblée, en voyant les bandes annonces, c'est la justesse de l'interprétation. Nous n'avons pas à faire à des personnages surfaits, dignes de publicité de fromage, ou compassés comme des momies. Xavier Beauvois a voulu nous montrer des moines, des vrais et il a pris les moyens de le faire. Ecoutons Lambert Wilson (Christian de Chergé) et Loïc Pichon (Jean-Pierre) expliquer comment les acteurs ont été formés :

     

     

    La bande son n'est pas fameuse, alors je vais résumer. Le réalisateur, après avoir fait lire le scénario, a demandé aux acteurs de se former au chant choral. Après ce stage, il les a envoyé faire une retraite dans un vrai monastère cistercien : Tamié, en haute Savoie. "On a vu des gens, des moines, des hommes, qui ont une façon de manger, de se taire, de regarder, d'être dans le silence. Et là, on s'est dit : on ne saura jamais faire ça. En tant que comédien, on ne nous demandait pas de travailler sur des dialogues, sur des scènes compliquées, difficiles, on nous demandait simplement d'être. D'être comme des moines, avec les mêmes façons de parler, les mêmes façons de se taire, de marcher, de s'agenouiller et d'être crédibles dans les moindres gestes." Chapeau bas, messieurs, vous y êtes arrivés. Pour en avoir côtoyé dans ma vie, je peux vous dire que vous faisiez des moines tout à fait vrais, justes.

     

    Je voudrais attirer votre attention, dans cet extrait, sur la gestuelle. Regardez les mains des acteurs. Ce sont des gestes, des attitudes de vrais moines. 


     

    Certains esprits chagrins ont trouvé ce film long et ennuyeux. A ces personnes, je voudrais dire qu'elles sont passées à côté de l'essentiel et qui leur manque une dimension dans leur vie: l'intériorité. Je ne parle même pas de spiritualité — à chacun de suivre sa conscience — mais d'intériorité. Quittez votre vie trépidante et vos loisirs agités pour une balade en  forêt, ou le long d'une plage, sans vous presser. Astreignez-vous à regarder un long moment un coucher ou un lever de soleil. Prenez chaque jour quelques minutes pour méditer sur le sens de l'existence, cela vous aidera peut-être à comprendre que, dans la vie, il y a autre chose que le cellulaire, les réseaux sociaux, les films catastrophes et les décibels qui trouent les tympans.

     

     


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